Quels sont les risques liés au recours à un donneur de sang incompatible?

Recevoir une transfusion sanguine est une procédure qui peut sauver des vies, mais il est essentiel que le sang donné soit compatible avec le groupe sanguin du receveur. Les conséquences du recours à un donneur de sang incompatible peuvent aller de réactions légères à des complications graves et potentiellement mortelles. Il est essentiel que les professionnels de la santé et les patients qui suivent une thérapie transfusionnelle comprennent ces risques. Cet article explore les dangers potentiels associés aux transfusions sanguines incompatibles et les mesures prises pour les éviter.

Comprendre les groupes sanguins et leur compatibilité

Le sang humain est classé en différents groupes sanguins en fonction de la présence ou de l’absence d’antigènes spécifiques à la surface des globules rouges. Les deux systèmes de groupes sanguins les plus importants sont les systèmes ABO et Rh. Les groupes sanguins ABO comprennent A, B, AB et O, tandis que le système Rh détermine si une personne est Rh positif ou Rh négatif.

La compatibilité est déterminée en fonction de la correspondance des groupes sanguins du donneur et du receveur. Le système immunitaire du receveur reconnaîtra les antigènes incompatibles comme étrangers, déclenchant ainsi une réponse immunitaire. Cette réponse peut entraîner diverses réactions indésirables, dont certaines peuvent être mortelles. Par conséquent, une détermination minutieuse des groupes sanguins et une compatibilité croisée sont essentielles avant toute transfusion.

Types de réactions transfusionnelles

Les réactions transfusionnelles peuvent être classées en deux catégories: hémolytiques et non hémolytiques. Les réactions hémolytiques impliquent la destruction des globules rouges, alors que les réactions non hémolytiques ne le font pas. Les deux types de réactions peuvent être classés en fonction de leur moment et de leur gravité.

Réactions transfusionnelles hémolytiques

Les réactions transfusionnelles hémolytiques se produisent lorsque les anticorps du receveur attaquent les globules rouges du donneur. Ces réactions peuvent être aiguës (survenant pendant ou peu après la transfusion) ou retardées (survenant quelques jours ou semaines plus tard).

Réaction transfusionnelle hémolytique aiguë (RTHA)

L’AHTR est une réaction grave et potentiellement mortelle qui survient généralement quelques minutes après le début d’une transfusion. Elle est le plus souvent causée par une incompatibilité ABO. Les anticorps du receveur se lient immédiatement aux globules rouges du donneur, ce qui entraîne leur destruction rapide (hémolyse).

  • Les symptômes de l’AHTR peuvent inclure de la fièvre, des frissons, des maux de dos, des douleurs thoraciques, un essoufflement, des nausées, des vomissements et des urines foncées.
  • Dans les cas graves, l’AHTR peut entraîner une insuffisance rénale, une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et la mort.
  • Une reconnaissance et un traitement rapides sont essentiels pour minimiser la gravité de l’AHTR.

Réaction transfusionnelle hémolytique retardée (RTDH)

La DHTR survient quelques jours ou semaines après une transfusion, souvent en raison d’anticorps qui n’ont pas été détectés lors des tests pré-transfusionnels. Ces anticorps attaquent progressivement les globules rouges transfusés, ce qui ralentit le taux d’hémolyse.

  • Les symptômes de la DHTR peuvent inclure une diminution inexpliquée des taux d’hémoglobine, une légère jaunisse et un test d’antiglobuline directe (DAT) positif.
  • La DHTR est généralement moins grave que l’AHTR, mais elle peut néanmoins entraîner une morbidité importante, en particulier chez les patients présentant des problèmes médicaux sous-jacents.

Réactions transfusionnelles non hémolytiques

Les réactions transfusionnelles non hémolytiques sont plus fréquentes que les réactions hémolytiques et n’impliquent pas la destruction des globules rouges. Elles peuvent néanmoins entraîner une gêne et des complications importantes.

Réaction transfusionnelle fébrile non hémolytique (RTNFH)

La FNHTR se caractérise par une fièvre et des frissons pendant ou peu après une transfusion. Elle est souvent provoquée par des anticorps dirigés contre les globules blancs (leucocytes) ou les cytokines qui s’accumulent dans le produit sanguin stocké.

  • Les symptômes de la FNHTR comprennent de la fièvre (une augmentation de 1 °C ou plus), des frissons et parfois des maux de tête et des malaises.
  • La leucoréduction (élimination des globules blancs) avant stockage des produits sanguins a considérablement réduit l’incidence de la FNHTR.

Réactions allergiques aux transfusions

Les réactions allergiques transfusionnelles sont provoquées par des anticorps dirigés contre les protéines plasmatiques du donneur. Ces réactions peuvent être légères ou graves.

  • Des réactions allergiques légères peuvent se manifester par de l’urticaire, des démangeaisons et des bouffées vasomotrices.
  • Les réactions allergiques graves (anaphylaxie) peuvent provoquer des difficultés respiratoires, une respiration sifflante, un gonflement de la gorge et une chute de la pression artérielle.
  • Les patients ayant des antécédents de réactions allergiques peuvent nécessiter une prémédication avec des antihistaminiques avant la transfusion.

Lésion pulmonaire aiguë liée à la transfusion (TRALI)

Le TRALI est une complication grave caractérisée par une détresse respiratoire aiguë pendant ou dans les six heures suivant une transfusion. On pense qu’elle est causée par des anticorps présents dans le plasma du donneur qui réagissent avec les neutrophiles du receveur dans les poumons, ce qui entraîne un œdème pulmonaire.

  • Les symptômes du TRALI comprennent l’apparition soudaine d’un essoufflement, de faibles niveaux d’oxygène et un œdème pulmonaire (liquide dans les poumons).
  • Le TRALI peut mettre la vie en danger et nécessite une assistance respiratoire immédiate.

Surcharge circulatoire associée à la transfusion (TACO)

Le TACO se produit lorsque le débit de transfusion est trop rapide ou que le volume de sang transfusé est trop important pour être pris en charge par le système circulatoire du patient. Cela peut entraîner un œdème pulmonaire et une insuffisance cardiaque.

  • Les symptômes du TACO comprennent un essoufflement, une toux, une oppression thoracique et une pression artérielle élevée.
  • Le TACO est plus fréquent chez les patients souffrant de maladies cardiaques ou pulmonaires préexistantes.
  • Une surveillance attentive des débits et du volume de transfusion est essentielle pour prévenir le TACO.

Le rôle du système immunitaire

Le système immunitaire joue un rôle central dans les réactions transfusionnelles. En cas de transfusion de sang incompatible, le système immunitaire du receveur reconnaît les antigènes étrangers présents sur les globules rouges du donneur et déclenche une réponse immunitaire. Cette réponse peut impliquer la production d’anticorps qui se lient aux cellules transfusées et les détruisent. La gravité de la réponse immunitaire dépend de plusieurs facteurs, notamment du degré d’incompatibilité, de l’état immunitaire du receveur et de la présence d’anticorps préexistants.

Les tests pré-transfusionnels, notamment la détermination des groupes sanguins et la compatibilité croisée, sont conçus pour identifier et prévenir ces réactions à médiation immunitaire. Cependant, même avec des tests méticuleux, certaines réactions peuvent toujours survenir en raison d’anticorps rares ou inattendus.

Mesures préventives et tests

Afin de minimiser les risques associés aux transfusions sanguines incompatibles, plusieurs mesures préventives sont prises.

  • Groupage sanguin: Détermination des groupes sanguins ABO et Rh du donneur et du receveur.
  • Dépistage des anticorps: détection de tout anticorps inattendu dans le sang du receveur qui pourrait réagir avec les globules rouges du donneur.
  • Crossmatching: mélange du sérum du receveur avec les globules rouges du donneur pour vérifier la compatibilité in vitro. Il s’agit du dernier contrôle avant la transfusion.
  • Leucoréduction: élimination des globules blancs des produits sanguins pour réduire le risque de FNHTR.
  • Identification du patient: Assurer une identification précise du patient à chaque étape du processus de transfusion pour éviter les erreurs.

Le respect de protocoles et de directives stricts est essentiel pour garantir la sécurité des patients lors des transfusions sanguines. Une surveillance continue pendant et après la transfusion est également essentielle pour détecter et gérer rapidement toute réaction indésirable.

Questions fréquemment posées

Quelle est la cause la plus fréquente des réactions transfusionnelles hémolytiques aiguës?

La cause la plus fréquente des réactions transfusionnelles hémolytiques aiguës est l’incompatibilité ABO, où les anticorps du receveur attaquent les globules rouges du donneur en raison d’une incompatibilité des groupes sanguins ABO.

Comment traite-t-on une réaction transfusionnelle fébrile non hémolytique?

Une réaction transfusionnelle fébrile non hémolytique est généralement traitée par des antipyrétiques (médicaments réduisant la fièvre) et en ralentissant ou en arrêtant temporairement la transfusion. Des examens plus approfondis peuvent être nécessaires pour écarter d’autres causes de fièvre.

Qu’est-ce que le TRALI et comment est-il géré?

Le TRALI (Transfusion-Related Acute Lung Injury) est une complication grave caractérisée par une détresse respiratoire aiguë. La prise en charge comprend une assistance respiratoire immédiate, notamment une oxygénothérapie et une ventilation mécanique si nécessaire. La transfusion doit être arrêtée immédiatement.

Une personne de groupe sanguin O peut-elle recevoir du sang de n’importe quel donneur?

Non, bien que les personnes de groupe sanguin O soient considérées comme des « donneurs universels » pour les transfusions de globules rouges, elles ne peuvent recevoir que des globules rouges d’autres donneurs de groupe O. Cela est dû au fait qu’ils possèdent des anticorps contre les antigènes A et B.

Quel est le but de réaliser un test de compatibilité sanguine avant une transfusion?

La comparaison croisée est réalisée pour détecter d’éventuels anticorps inattendus dans le sérum du receveur qui pourraient réagir avec les globules rouges du donneur. Il s’agit d’un contrôle final pour garantir la compatibilité et minimiser le risque de réaction transfusionnelle hémolytique.

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